Conférence/Débat

Couleurs de la nature

L'environnement comme source d'inspiration : les couleurs à l’œuvre dans la lutte contre la banalisation et la standardisation des paysages ?

La recherche technique des couleurs est devenue une affaire scientifique lorsqu’on a recherché d’une part une classification rationnelle des couleurs et qu’on a d’autre part souhaité se servir des couleurs pour classer les différentes espèces animales et végétales.
En 1814, la Wermer’s Nomenclature of Colours a aidé les naturalistes comme Darwin à identifier et à classer des végétaux et des animaux. Ce nuancier a été conservé au National History Museum de Londres.
En 2000 le projet « Couleurs de la Nature » prend une nouvelle tournure : il souhaite contribuer à caractériser l’identité de nos paysages naturels et ruraux en reconnaissant l’existence de leurs spécificités de couleurs.

Aujourd'hui, le développement de techniques industrielles et les coûts de main d'œuvre sont à l'origine d'une standardisation planétaire des matériaux de construction, mais aussi d'une liberté prodigieuse dans le choix des couleurs et des techniques de présentation des objets construits. On assiste à la fois à une banalisation des paysages, et, par réaction, à l'utilisation désordonnée, souvent malheureuse, du champ de liberté ouvert par les palettes disponibles. Des nuanciers ont été constitués pour les centres anciens et pour certains sites classés, obligeant les propriétaires à utiliser certaines couleurs pour les façades, les menuiseries ou le mobilier urbain. Ces palettes ont été réalisées à partir de critères historiques, afin de protéger ou de restituer un ensemble historiquement cohérent.
Le projet "couleurs de la nature " poursuit un objectif différent : Il a pour ambition de faire émerger et reconnaître les identités de couleurs des espaces naturels et ruraux, voire de retrouver celles des entrées de ville et de donner aux utilisateurs de couleurs la possibilité de participer au renforcement de ces identités naturelles.

Réalisations
Le concept « couleurs de la nature » a été (re)créé en 2000 sur le massif de la Montagnette avec le soutien du syndicat intercommunal de la Montagnette, de la Région et de l’Etat. Ce premier nuancier a été approuvé par le service départemental d’architecture (architecte des bâtiments de France.) Une deuxième expérience a permis d’en améliorer la technique et la présentation : c’est la réalisation de deux nuanciers pour le territoire du Parc Naturel Régional de Camargue en 2004 (exposition à la maison du parc à Pont de Gau du 5 février au 24 avril 2005.) Une sélection parmi les nuanciers a été validée par l'architecte des bâtiments de France pour l'utilisation sur le bâti.
Une troisième expérience soutenue par un mécène privé et par le Conseil Régional PACA a permis de réaliser l’étude d’une partie du massif des Alpilles sur le domaine de Pierredon. Elle a donné lieu à une exposition au mois d'avril 2007 galerie Ducastel en Avignon.
On trouvera également deux petites études pour la Sainte Baume dans l’ouvrage « La forêt sacrée de la sainte Baume » Claude Darras, Daniel Cyr Lemaire et David Tresmontant aux éditions Naturalia et dans « la forêt de Boscodon » (mêmes auteurs et même éditeur).
Une nouvelle étude a été réalisée au sujet du chêne vert à l’occasion du projet Inov’Ilex.

Présentations et exemples à retrouver sur le site www.davidtresmontant.fr