Conférence/Débat

Bilan de plus de 40 années de recherches sur les roches gravées de la région du Mont Bego dans le Parc national du Mercantour

Le samedi 9 novembre 2019, à 16 heures, au cinéma le Bego, à Tende, une conférence présentera au public les gravures protohistoriques inscrites sur les parois rocheuses de la région du mont Bego, Tende dans les Alpes-Maritimes, entre 3 300 et 1 800 ans avant J.-C, à l'âge du Cuivre et à l'âge du Bronze ancien, par les premiers peuples métallurgistes des Alpes méridionales.

À cette occasion, le Professeur Henry de Lumley et ses collaborateurs, présenteront un nouvel ouvrage : " Cupule isolée, groupe de cupules isolées, plage de cupules juxtaposées et chevauchantes, nuage de cupules éparses sur les roches gravées de la région du mont Bego. Représentation de l'amas stellaire des Pléiades " qui vient de paraître.

Les gravures rupestres protohistoriques de la région du mont Bego, comprennent plus de 40 000 pétroglyphes figuratifs, tels que des corniformes, des poignards, des hallebardes, des haches, des réticulés, des réticulés à appendices, des plages rectangulaires ou ovales, des anthropomorphes, des figures géométriques et des cercles rayonnant que nous considérons comme des idéogrammes et plus de 60 000 signes non figuratifs, tels que des cupules isolées, des groupes de cupules isolées, des petites plages de cupules, des nuages de cupules éparses, des barres, qui bien que non figuratives sont tous hautement significatifs.

Toutes ces gravures, inscrites surplus de 4 150 roches réparties sur 1 500 hectares, dans huit hautes vallées montagnardes, réalisées le plus souvent au moyen de petites cupules, n'ont pas été effectuées au hasard. Elles ont été tracées en relation avec les préoccupations économiques, les mythes cosmogoniques et les traditions culturelles des peuples agriculteurs et pasteurs de l'Age du Cuivre et de l'Âge du Bronze ancien des Alpes méridionales au cours de rites propitiatoires.

C'était une période correspondant à l'optimum climatique du Chalcolithique où pendant l'été, dans les basses vallées, les champs cultivés et les pâturages s'asséchaient. Les préoccupations économiques des populations qui occupaient alors les régions situées de part et d'autre des Alpes méridionales étaient essentiellement tournées vers la recherche de l'eau pour irriguer champs cultivés et pâturages, ainsi qu'en témoignent les pétroglyphes inscrits sur les roches : des lignes sinueuses évoquant des ruisseaux ou des canaux d'irrigations, des plages rectangulaires ou ovales, figurant des bassins de rétention d'eau, des cupules isolées, des groupes de cupules isolées, des plages de cupules ou des nuages de cupules éparses figurant la pluie, ou encore des réticulés, qui représentent les champs cultivés et les pâturages reliés à des trous ou à des fissures naturelles évoquant les sources et les ruisseaux.

Au cours de rites propitiatoires, les graveurs s'adressaient au dieu de l'orage, maître de la foudre et dispensateur de la pluie fertilisante, à la Grande Déesse, Déesse-Mère ou Déesse-Terre, les bras levés en position de réceptivité pour recueillir la pluie du ciel et pour apporter au printemps, avec le retour de la végétation, l'abondance aux humains.