Conférence/Débat

Frank Zappa : un compositeur “absolutely free” - Semaine de la Pop Philosophie Saison XV

Conférence de John Raby, auteur, docteur en philosophie, suivi d’un échange avec Yves Jolivet, éditeur (éditions Le mot et le reste) 

  Le compositeur américain Frank Zappa (1940-1993) est un être d’un cynisme rare qui ne brosse jamais dans le sens du poil, et demeure convaincu que le problème ultime de ses contemporains est leur mauvaise santé mentale. Ainsi prend t-il un malin plaisir à débusquer toute forme d’hypocrisie pour en révéler tout la laideur et le ridicule, que ce soit dans ses chansons, ses films ou durant les interviews.  

 Tout le monde y passe : hommes et femmes en quête d’amour, hétéros et homosexuels, hippies et alcooliques, catholiques et suicidaires, adolescents et parents, cowboys et prostituées, politiciens et journalistes, censeurs et féministes, juifs et noirs… Comme il le dit de lui-même : « Je n'ai vu aucun indice d’un point de vue logique qui indiquerait que la race humaine est autre chose qu'un gros tas de merde. Si jamais tu tombes sur quelqu'un qui est correct, honnête et doué d’un certain savoir-vivre, alors tu as affaire à un mutant. » Protecteur du premier amendement inscrit dans la Constitution de son pays, FZ fût le défenseur d’une liberté d’expression absolument totale, restant persuadé que derrière toute forme de censure se cache un pouvoir occulte et néfaste. Mais surtout, l’humour demeure l’axe autour duquel gravite l’éthos exprimé par son art : « J'essaie honnêtement de ne rien prendre au sérieux ; j'ai adopté cette attitude vers l'âge de dix-huit ans. Je veux dire, qu'est-ce que tout ça veut dire quand on y réfléchit bien, quel est le but de tout ça ? Le fait d’être en vie est tellement bizarre. »