Conférence/Débat

MidiSciences "Courir la Camargue, Transmettre la passion du taureau. Une étude sur les publics de la course camarguaise" par Laure Marchis-Mouren

Campus Hannah Arendt- Université d'Avignon - Site Centre-ville 2e01


Résumé :

Une culture populaire, installée sur un territoire restreint depuis deux siècles, a-t-elle encore un avenir à l’ère de l’uniformisation du monde des loisirs ? N’est-elle que la survivance d’une culture ancestrale identitaire qui court le risque de se folkloriser ? Lorsque l’on parle de la tradition taurine camarguaise, la question des publics est primordiale. Il suffirait que cette ferveur populaire faiblisse pour que le fragile équilibre soit en passe de se rompre.

 

Peu connues en dehors de la Provence et du Languedoc, les traditions taurines camarguaises deviennent pourtant une manifestation culturelle très populaire sitôt franchies les frontières de la Camargue et de ses alentours. Chaque année, de mars à novembre, dans les villes et villages du Gard, des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, et plus marginalement du Vaucluse, les rues et les arènes s’animent dans le cadre des fêtes votives. Des spectacles de taureaux gratuits, ouverts à tous dans l’espace public (places et rues), accompagnent de plus prestigieuses courses camarguaises organisées, quant à elles, dans des arènes.

  L’élevage extensif du taureau de Camargue est peu à même d’assurer la rentabilité des exploitations agricoles par la seule fourniture de bêtes pour des jeux taurins… Or, on s’accorde à penser que les spectateurs des courses camarguaises sont plutôt ruraux et âgés. Qui est susceptible de les remplacer ? Quels sont les publics potentiels des spectacles taurins en Camargue ? Pourquoi l’engouement autour de ces « traditions », puisqu’elles sont ainsi désignées par les publics, est-il si fort ? En somme l’avenir des courses et, au-delà, l’équilibre écologique du territoire, dépendent du renouvellement des publics de jeux taurins.

Laure  Marchis-Mouren, est Docteure en Communication dans l'Equipe Culture et Communication de l'Unité Mixte de Recherche 8562 Centre Norbert Elias, Université d'Avignon.