Une thèse, qui l’eût cru ?

Publié par Marianne Jarry, le 25 mai 2021   830

Doctorante, je travaille actuellement sur l’interaction entre l’homme et la machine dans le contexte des véhicules autonomes. Intéressée par le partage des savoirs, je commence dans ce premier article par mon parcours scolaire et universitaire.

 

Bonjour, je m’appelle Marianne, je suis lycéenne et je ne sais pas ce que je veux faire comme étude. De plus, je déteste aller en cours. Je m’ennuie et m’entends pas très bien avec mes professeurs. Je ne pense qu’à m’amuser... Seulement les années passent et... oups, je suis en terminale. Je dois trouver ce que je veux faire dans ma vie future. Rien ne me motive, rien ne me fait envie et en même temps tout me fait envie. J’entends parler d’IUT, de BTS et d’université. Je ne me sens pas capable d’aller à l’université. Mes notes sont moyennes et l’image que j’ai d’un étudiant est un ou une élève modèle qui adorait l'école, qui travaille toute la journée et passe son temps à la bibliothèque universitaire (BU pour les intimes). De plus, j’ai peur de me retrouver seule, sans accompagnement, livrée à moi-même dans un environnement aussi vaste et mystérieux que “la fac”. Malgré ces inquiétudes j’obtiens mon bac avec mention “oups, il s’en est fallu de peu”. Je suis refusée dans mes premiers vœux (IUT et BTS), que je ne voulais pas plus que ça, on ne va pas se mentir. Cependant, je suis acceptée dans une filière universitaire que j’avais sélectionnée “au cas où”. Je m’étais vaguement renseignée sur une filière qui s’appelait “Sciences Cognitives et Science du Langage”, les enseignements avaient l’air intéressant.

J’ai 19 ans, j’arrive sur les bancs de la fac. Les matières qu’on me présente ont l’air vraiment géniales. Les cours commencent et j'apprends beaucoup plus facilement, ce qui me semblait être un effort et un calvaire au lycée, ici est enfin devenu un plaisir. Après des années de doutes et de questions j’ai trouvé une filière qui me convenait. Je valide alors ma première année. Puis les deux autres années de licences passent. J’aime vraiment ce que je fais donc le travail est plus facile à fournir, puis je suis bien entourée de personnes motivantes. Je valide ma licence avec une mention “Assez bien”. Avec ce diplôme, j’ai envie de continuer. J’en veux plus.

J’ai 22 ans, j’entre en première année de Master en Sciences Cognitives, encore quelques cours puis un premier stage : “D’accord, ça m’intéresse toujours autant mais il me manque quelque chose”.

J’ai 23 ans, je commence ma deuxième année de Master en Sciences Cognitives Fondamentales et Appliquées, je dois choisir entre les deux pour mon stage de fin d’étude : “Voilà ce qu’il me manquait ! L'Appliqué, je veux voir le produit de mes efforts.” Je cherche alors un stage en suivant cette direction. Bingo ! Un stage au Centre de Recherche de l’Ecole de l’Air. Je commence mon stage, je valide mon Master. Je suis maintenant détentrice d’un Bac +5... Super. J’en fais quoi maintenant ? La thèse trotte dans ma tête depuis un moment et j’ai l’opportunité de la faire dans le même laboratoire, avec les mêmes personnes, sur la base aérienne de Salon-de-Provence.

Je m’appelle Marianne, j’ai 24 ans et je suis en première année de doctorat. J’ai fait cinq ans d’études alors que peu de monde m’en pensait capable (moi la première). Quand je me lève le matin, je me dis que je suis heureuse d’être là où j’en suis. J’ai seulement les yeux qui piquent, car j'ai veillé tard pour écrire cet article.