Conférence/Débat

Jeudis du CNRS : "Apprentissage de la lecture, qu'en dit la recherche"

Dans le domaine de l’apprentissage de la lecture, il y aurait une forte opposition entre les chercheurs issus des sciences cognitives et ceux issus des sciences de l’éducation, tout au moins d’après la presse et les réseaux sociaux. Selon ces sources, les premiers soutiendraient que, pour apprendre à lire, il suffit de mettre en place uniquement un enseignement précoce, systématique et intensif du « décodage », c’est-à-dire des relations entre les unités de la langue écrite (<i>, <a>, <u> et <ou>, par exemple) qui, dans une écriture alphabétique, transcrivent les plus petites unités du langage oral (les phonèmes /i/, /a/, /y/ et /u/). Les chercheurs issus des sciences de l’éducation soutiendraient quant à eux qu’il faut non seulement apprendre à décoder mais également travailler sur la compréhension. Les résultats des recherches montrent qu’il s’agit en fait d’un faux débat, qui s’explique par idées préconçues : par exemple l’idée que le travail sur le décodage nuit à la compréhension, ou encore que l’orthographe du français est trop irrégulière pour permettre un travail systématique sur le décodage.


Liliane Sprenger-Charolles, directrice de recherche CNRS émérite au Laboratoire de psychologie cognitive (AMU/CNRS), est linguiste, spécialiste de l’apprentissage de la lecture et membre du Conseil scientifique de l’Éducation nationale depuis 2018. Elle viendra expliquer les mécanismes mis en place lors de l’apprentissage de la lecture.