les pucerons : winter is coming

Publié par Apprentis pas Sages - Membre du Réseau Culture Science Sud, le 1 septembre 2019   1.3k

Tous les étés, c’est la même chose. À peine vos rosiers ont-ils le temps de faire de sortir quelques jolies roses qu'ils se retrouvent envahis par une collection de pucerons. Pourtant cet hiver, vous aviez bien regardé et pas un seul insecte à l’horizon. Mais comment font-ils pour être aussi nombreux et aussi vite ? 

Pour comprendre pourquoi chaque année les agriculteurs explosent le budget insecticide, il est nécessaire de comprendre le cycle de vie des pucerons. 

La plupart des pucerons que vous retrouvez en pleine été sur vos cultures sont des individus femelles. Ces individus mettent au monde de nouveaux individus tous exactement identiques à eux-mêmes. On appelle ce phénomène la parthénogenèse. Ce phénomène de multiplication est extrêmement rapide et peu coûteux en énergie. Ainsi, si l’environnement leur permet l’espèce de puceron Myxus persicae peut mettre au monde jusqu'à une dizaine de petits par jour qui eux-mêmes seront adultes et capables de se multiplier en moins d’une semaine. Ces individus naissent directement capable de se nourrir seule sur la plante. Une telle colonie de pucerons sont capables d’épuiser, voire de tuer une plante en quelques jours. Lorsque les ressources sur la plante viennent à manquer, les individus femelles se mettent à produire de nouveaux individus femelles disposant d’une paire d’ailes, et étonnamment toujours en tout point identiques génétiquement à leur mère. Ces nouveaux individus vont ainsi s’envoler pour envahir et épuiser une nouvelle plante. Ce cycle de vie peut durer éternellement tant que les pucerons disposent de nouvelles plantes à envahir. Heureusement, les pucerons ont un grand ennemi : le froid.  Pour survivre à l’hiver, les mères pucerons vont mettre au monde de nouveaux individus mâles et femelles capables de se reproduire et de pondre des œufs. À l’issue de l’accouplement, l’ensemble de la colonie mourra laissant derrière elle une myriade d'œufs de pucerons capables de survivre à très basse température. Aux premières lueurs du printemps, les œufs écloront, donnant de nouveau des mères pucerons qui recommenceront le cycle. 

Les pucerons ne sont qu'une des espèces invasives qu'une augmentation globale des températures sur la planète réjouirait au détriment de nos cultures. Maintenant que l’été est fini, pensons à nos amis les pucerons et tous ensemble espérons avoir un hiver.