Exposition

Le temps qui passe : histoires d’horloges du lycée de Briançon où mathématique, mécanique et électronique se rencontrent.

En 2008, le défi était de réparer l’horloge mécanique du lycée. Progressivement d’autres activités innovantes sont développées pour mettre en valeur le patrimoine horloger des édifices. C’est un projet tous métiers, toutes technologies, qui marie souvent le plus ancien, comme l’horloge « royale » des Vigneaux (1786), au plus récent, comme l’horloge binaire de la gare de Cannes avec une démarche d’art contemporain. C’est un projet pluriannuel, interdisciplinaire, innovant, largement ouvert sur la ville, la région et l’Italie. Il réunit élèves et partenaires. Il débouche maintenant sur des visites guidées de nos réalisations au Lycée d’Altitude et à la Collégiale de Briançon.

L’événement déclencheur de l’action est la réparation par les élèves de l’horloge mécanique à poids du Lycée d’Altitude. Pendant trois ans, sans être spécialiste en horlogerie, nous avons dû rechercher des ressources multiples, à l’intérieur et à l’extérieur du lycée, et mettre en œuvre des solutions qui donnent un sens à nos enseignements. Nous avons relancé officiellement le pendule, en présence du recteur d’académie, à l’occasion du centenaire du lycée en 2011.

Provoquer l’envie et solliciter la créativité des élèves pour aboutir à des vraies réalisations concrètes. Assurer la pérennité de ces réalisations dans le contexte du développement durable grâce à des choix judicieux. Communiquer sur le travail réalisé et proposer des visites au public en assurant la formation des guides. Tels sont nos objectifs.

Ce projet sur le thème du temps, thème universel, semble idéal pour les enseignements interdisciplinaires (français, latin, histoire, langues, mathématiques, physique-chimie, économie). Nous avons de beaux exemples d’études interdisciplinaires et d’engagements des collègues sur ce projet. Par exemple, avec leurs élèves, le professeur de latin fait traduire les inscriptions des cloches, le professeur de mathématiques fait rechercher l’équation d’une sinusoïde sur laquelle d’autres élèves placeront des plots lumineux et les animeront, ou le professeur de chimie fait étudier les réactions des piles utiles à nos projets. Nous avons établi aussi des liens avec des écoles primaires dans le Briançonnais mais aussi à Marseille, où, suite à une activité pédagogique, nous faisons sonner le « carillon des écoliers » sur le clocher de Saint-Laurent à côté du MUCEM.

Grâce aux travaux des élèves briançonnais, le Lycée d’Altitude possède une horloge monumentale centenaire en état de fonctionnement, avec remontage hebdomadaire des poids par notre CPE. La cloche des sonneries, qui avait disparu, a été remplacée. Des animations lumineuses sur les cadrans et la cloche ont été créées. Une œuvre d’art contemporain de sept mètres d’envergure est visible dans les combles de la Collégiale avec les guides-conférenciers du service du patrimoine de la ville de Briançon. Une revue de presse relate les actions entreprises depuis l’origine du projet.

Nous avons établi des liens étroits avec des correspondants étrangers au Brésil, en Tunisie, en Espagne ou en Allemagne, mais c’est en Italie que nous présentons des réalisations surprenantes. D’abord à Chivasso (à proximité de Turin) où nous avons réparé une horloge décimale de la Révolution française, dans le cadre d’un projet de baccalauréat STI2D, et surtout à Venise, où nous entretenons trois cadrans du XVIIIe siècle avec des horloges électroniques radio-contrôlées depuis la France. L’un de ces projets, réalisé pour le cadran de San Giorgio dei Greci, a été primé au concours « 1,2,3... Parité ». Notre méthode pour ces travaux à distance (500 km) est de tout préparer avec minutie en amont au lycée, et d’intervenir très rapidement à Venise dans le cadre d’un voyage scolaire de 36 personnes, organisé chaque année, sur 36 heures, pour fédérer les élèves (24) et les partenaires (12) qui participent au projet « Horloges d’Altitude ». Nous sommes heureux d’offrir la gratuité de ce voyage à l’ensemble des élèves de CAP MBC très actifs sur le chantier-école de la Collégiale. Ces élèves ont souvent des parcours compliqués ; pour beaucoup, il s’agit de leur premier voyage à l’étranger.

Pour la Fête de la science 2019, au centre de géologie alpine, nous souhaitons rassembler à proximité de la frise des temps géologiques, des petits systèmes qui illustreront le temps qui passe et qui s’adresseront à toutes les générations. Nous tenterons de transmettre les maîtres-mots de notre projet :

- patrimoine, innovation, pédagogie et numérique ;

- arts & métiers ;

- éducation, science et culture ;

- amitié.

Remarque pour les organisateurs de l’événement : nous souhaiterions être placés à proximité de la frise des temps géologiques !