Des élèves ingénieurs de SeaTech se lancent dans l’exploration des fonds marins avec l'Ifremer !
Publié par L'Ifremer en Méditerranée, le 21 mars 2024 290
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Le mercredi 28 février dernier, au centre Ifremer de Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer, des étudiants de l'école d'ingénieurs de l’université de Toulon, SeaTech, s’activent. Entre stress et excitation, ils s’apprêtent à présenter le fruit de plusieurs mois de travail à leurs camarades et enseignants, ainsi qu’à des ingénieurs de l'unité Systèmes sous-marins de l’Ifremer.
Ces derniers leur ont lancé un défi en début d’année universitaire : concevoir une navette sous-marine capable de faire des allers-retours entre un robot au fond de la mer et son navire support. La navette, aussi appelée ascenseur, doit innover par rapport à des solutions conventionnelles et être capable de descendre jusqu'à 2500 m de profondeur.
Tout commence donc en septembre 2023, dans le cadre d'une collaboration de plusieurs années avec l’école d’ingénieurs SeaTech, l'Ifremer propose à plusieurs groupes d'étudiants de troisième année de répondre à une simulation d’appel d'offres axée sur un besoin spécifique identifié par les équipes de l'unité Systèmes sous-marins. Cette expérience représente une véritable immersion dans le monde professionnel pour ces futurs ingénieurs.
Un ascenseur sous-marin innovant et respectueux de l'environnement !
L'objectif de cette consultation est de travailler sur une nouvelle solution : la future navette fond-surface ISS2500. Elle aura pour but de faciliter le transport entre un navire de surface et un lieu de travail sous-marin. Elle complétera ainsi l'action du robot sous-marin hybride filoguidé, le HROV Ariane, de la Flotte océanographique française opérée par l'Ifremer. Cette navette sera chargée de descendre des outils de prélèvement, tels que des carottiers ou des bouteilles pour collecter de l'eau, ainsi que de remonter des échantillons lors de plongées en cours. Elle transportera également les équipements scientifiques trop encombrants ou lourds pour le HROV Ariane.
Actuellement, l'Ifremer dispose de plusieurs solutions pour ce type de mission, mais elles reposent toutes sur un dispositif de largage de lest. Les ingénieurs de l’unité Systèmes sous-marins ont mis au défi les étudiants de proposer une solution équivalente, mais plus respectueuse de l'environnement, c’est-à-dire sans laisser de déchets sur le fond marin. Tout cela en répondant à des contraintes techniques, managériales et financières. Cette innovation permettra de respecter les règles en vigueur pour l'intervention dans des zones protégées, telles que les Aires Marines Protégées ou les zones Natura 2000.
Et bientôt opérationnel ?
Ce projet s’est donc déroulé sur une période de 5 mois, de septembre 2023 à février 2024. Il a pris la forme de travaux pratiques supervisés, accompagnés de sessions de travail individuel. Après avoir été présenté aux élèves par les enseignants de SeaTech et les ingénieurs de l’Ifremer, le sujet a été régulièrement discuté avec les encadrants pour suivre l'avancement des propositions techniques des étudiants. Ces derniers ont pu profiter des installations du centre Ifremer de Méditerranée, telles que le bassin d'essai pour submersibles et les halls techniques des engins sous-marins. Ces infrastructures ont été cruciales pour concevoir, tester et peaufiner leurs projets jusqu'à la remise de leurs dossiers le 23 février 2024. Ils ont ensuite présenté leurs travaux lors de soutenances le 28 février au matin à l'Ifremer, au Centre Européen de Technologies Sous-Marines (CETSM). Ce lieu revêt alors une importance singulière pour des apprentis ingénieurs travaillant sur un projet visant à faciliter une exploration sous-marine respectueuse de l’environnement.
Les concepts techniques proposés par les étudiants pourront être repris par les ingénieurs de l’unité Systèmes sous-marins de l’Ifremer, pour le développement de nouvelles navettes fond-surface. Cela a été le cas l’année précédente ; les étudiants de SeaTech avaient présenté des concepts de main de prélèvement qui sont aujourd’hui réutilisés dans le cadre du projet DeepSea’nnovation.
Rédaction : Thomas Pellissier